Un artefact vieux de 14 siècles reprend vie grâce à des technologies innovantes

Un artefact vieux de 14 siècles reprend vie grâce à des technologies innovantes

 

Si la musique mérovingienne a encore quelques secrets, la science et les nouvelles technologies peuvent aider à les percer…

Un chevalet de lyre, découvert au 19ème siècle dans une sépulture mérovingienne à Concevreux (Aisne), a pu être reconstitué grâce à l’archéologie expérimentale – une approche qui vise à reconstituer les vestiges archéologiques, en retrouvant leur mode de fabrication par exemple – et des technologies innovantes.

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Renaissance de la Lyre Gauloise?

Renaissance de la Lyre Gauloise?

Lyre gauloise

Les premiers pas vers une renaissance ? (Par : Caroline Le Marquer -DASTUM)

« Luthiers-chercheurs en archéo-musicologie» : Julian Cuvilliez et Audrey Lecorgne ont créé il y a une dizaine d’années l’atelier Skald, spécialisé dans la facture de lyres et harpes, et basé à Kerpert en Centre-Bretagne. Leur projet : faire avancer la connaissance scientifique et technique sur la lyre gauloise, pour mieux en développer une pratique actuelle. Julian Cuvilliez explique.

Musique Bretonne : Que sait-on aujourd’hui de la lyre gauloise telle qu’elle a pu exister en Bretagne ?
Julian Cuvilliez : À ce jour, les travaux et études archéologiques, révèlent que la présence de la lyre est très clairement attestée en Gaule et notamment sur le territoire armoricain avant l’invasion romaine. La lyre est, avec le cheval, un des deux grands symboles qu’on retrouve sur les monnaies frappées par les peuples gaulois tels que les Osismes, les Coriosolites ou les Redones aux alentours du IIe siècle avant J.C.

Une découverte fondamentale a bien sûr été la stèle à la lyre, trouvée en 1987 à Paule, dans les Côtes-d’Armor. Les fouilles menées sur place ont permis d’établir qu’elle se trouvait sur le site d’une ferme fortifiée où s’étaient rassemblées différentes strates de la société gauloise dans le contexte très troublé des débuts de l’occupation romaine.
Parmi les quatre stèles découvertes sur ce site, elle est la seule à offrir une telle représentation de « barde à la lyre » et elle reste, à ce jour, un cas unique au monde.

Ci-dessus, un statère (monnaie antique) datée du IIe siècle avant J.C. Attribuée aux Redones, elle figure une cavalière armée à la lyre.

Même s’il faut toujours considérer avec prudence de telles représentations, qui répondent à beaucoup d’autres critères que celui de la fidélité par rapport à la réalité, cette stèle donne à voir de nombreux détails très intéressants. Elle figure un personnage tenant une lyre, non pas en action de jeu mais posée sur son torse. C’est un gisant dont les attributs, notamment la torque qu’il porte, permettent de dire qu’il s’agissait d’un personnage de rang très élevé dans la société gauloise, sans doute un aristocrate, un prêtre, un barde… Ou peut-être un dieu, ont avancé certains. Cet instrument comporte sept cordes, ce qui était le plus courant dans les représentations de cette époque dans les pays voisins et renvoie à la musique sacrée. Tout laisse penser que cette stèle remplissait une fonction au sein d’un culte.
La lyre, il faut le rappeler, n’était pas à proprement parler un instrument destiné à produire une musique d’agrément, sa fonction était d’être le support de la parole, un outil mnémotechnique venant en appui de la transmission orale. La fonction des bardes telle que nous la décrivent Strabon, Posidonius, Jordanès, Pomponius Mela, etc. était de chanter les héros, les rois, les dieux. L’évangélisation de la Gaule durant les siècles qui ont suivi a conduit à étouffer complètement cette expression.
Certains textes romains confirment la présence de la lyre en Gaule au début de notre ère. Leurs auteurs évoquent en tout cas des « poètes » jouant d’instruments qui ressemblent à des lyres. Il faudrait étudier plus précisément ces textes, mais il est difficile d’en tirer quelque information fiable sans une étude de leur forme originelle. D’abord parce qu’ils avaient surtout pour but de dévaloriser les peuples que les Romains avaient soumis et préféraient considérer comme des barbares. Ensuite parce que la lyre a toujours été nommée avec des termes très différents, il est difficile de faire le tri entre toutes ces appellations et ce qu’elles désignent vraiment. Il faudra explorer, étudier, comparer, traduire, afin de brosser le portrait de la lyre.

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Ci-dessus, une réplique de la stèle de Paule et la reconstitution de la lyre réalisée par l’atelier Skald (photo Ambre de l’Alpe).

 

Musique Bretonne : Vous avez créé le pôle Recherche, interprétation et archéologie expérimentale (PRIAE). De quoi s’agit-il et quel en est le but ? Julian Cuvilliez : Comme expliqué précédemment, les découvertes archéologiques de ces vingt dernières années, et notamment celle de la stèle de Paule, ont apporté des lumières sur le sujet mais ont aussi soulevé leur lot de questions. Il y dix ans, lorsque j’ai commencé mes recherches sur la lyre, j’ai pu constater à quel point le sujet avait été peu considéré de ce côté-ci de la Manche. Une pratique musicale a bien été attestée chez les Gaulois, mais cela s’arrête là, nous ne savions pas grand-chose de plus. Le monde de la recherche s’y est peu intéressé, sans doute parce que les Gaulois ont longtemps été considérés comme un peuple arriéré, crasseux, dénué de sens artistique. Ce regard commence seulement à changer, alors qu’outre-Manche, les études sur les bardes, notamment, abondent. Ces études sont précieuses mais elles ne nous disent pas quelles étaient les pratiques sur le continent.
Un autre fait évident, plongeant la dimension musicale des Gaulois dans l’ombre, est la rareté des découvertes archéologiques et le manque de spécialistes du sujet, faisant que de nombreux fac-similés en lien direct ou indirect avec la pratique musicale ont pu être prélevés, mal ou pas du tout identifiés, et demeurent encore inconnus à ce jour.

 

Le PRIAE se propose de réunir une équipe pluridisciplinaire internationale comprenant des archéologues, des musicologues, des ethnologues, des historiens, mais aussi des linguistes, musiciens, numismates, archéo-artisans, etc. Nous travaillons par exemple avec Céline Kergonan, archéologue chargée d’enseignement à Rennes II, Arnaud Desfonds, archéologue à l’INRAP, Yann-Fañch Kemener, ethnomusicologue et chanteur, ou encore Yerko Fuenzalida, multi-instrumentiste espagnole spécialiste de la kora. Nous souhaitons également collaborer avec des associations d’archéologie, de valorisation et de conservation du patrimoine, des musées, des unités de recherche… C’est déjà le cas avec les Mémoires du Kreiz Breizh et l’OPCI.
Ces cinq prochaines années, le PRIAE mènera une étude pluridisciplinaire et expérimentale sur la lyre. Cette étude portera sur ses modes de confection, par l’expérimentation des artisanats, des moyens et matériaux de l’âge du fer dans les conditions de l’époque.

Le projet Kan ar Gwriziou – Marcel Guilloux (photos Nicolas Breton).Il s’agira aussi de repérer, identifier et étudier les artefacts présents dans des départements d’archéologie et des musées.
Le pôle s’intéressera par ailleurs à la fonction de l’instrument comme vecteur de mémoire et de transmission, à sa place dans le quotidien, le sacré, le profane, comblant les éventuelles lacunes par diverses études comparatives chez les peuples voisins.
Sera étudiée également la fonction musicale de la lyre, ses répertoires, techniques et modes, ainsi que sa place et fonction dans l’instrumentarium de l’époque, ce à travers l’étude de textes anciens et l’analyse des pratiques musicales traditionnelles de ces cent dernières années, dans l’idée de suivre le plus loin possible le fil rouge de certains archaïsmes révélés par les archives sonores ou écrites. Il s’agira enfin de mener une phase d’expérimentation en collaboration avec des artistes de la scène traditionnelle internationale.
Il est prévu de reconstituer six variantes d’instruments grâce aux données qu’auront assemblé les différentes commissions de recherche afin de mettre en lumière par l’expérience ce que la théorie laisse dans l’ombre.
Le pôle s’attachera à restituer le fruit de ses travaux par le biais de conférences en Bretagne et ailleurs. La prochaine est prévue en octobre prochain à la Fête de la science au musée d’archéologie de Jublains.
Le projet est enfin celui d’une tournée internationale comprenant des conférences, des expositions, un concert expérimental. Le photographe Nicolas Breton ainsi que le réalisateur documentaire Thierry Le Vacon suivront toute l’aventure.

Musique Bretonne : Votre travail au sein de l’atelier Skald relève-t-il d’une forme d’archéologie expérimentale ?
Julian Cuvilliez : Cela fait partie de notre démarche, bien sûr. Il y a treize ans de cela, quand j’ai commencé à vouloir fabriquer des lyres, j’ai constaté que la facture de cet instrument n’était pas enseignée en école de lutherie. Alors j’ai fait mon propre compagnonnage, je suis allé à la rencontre de toutes sortes d’artisans : des menuisiers, des ébénistes, des tourneurs sur bois, et même des bûcherons ! Les ébénistes Michel et Alain Zana ont été mes maîtres et m’ont énormément appris. Bien évidemment, je me suis formé également auprès de luthiers, comme Guillaume Lassauzé.
Parallèlement, je me suis intéressé à différentes disciplines scientifiques comme l’archéologie, la musicologie, l’organologie, l’ethnologie. Cela m’a amené notamment à étudier un énigmatique instrument médiéval auquel nous avons consacré un ouvrage, le psaltérion.
Cependant, très vite, il m’est apparu que je ne pouvais pas me fonder sur les connaissances disponibles en matière de lutherie médiévale, dont la pratique était en rupture avec celle de temps plus anciens. Pour comprendre un outil ou un instrument, il faut appréhender l’oeuvre ou l’ouvrage auquel il est destiné, ce qui implique d’aller au-delà du son et de l’effet qu’un instrument produit jusqu’à l’origine et à la cause de sa fabrication. Il faut prendre en compte l’époque, les moyens, les matériaux, le contexte social, la langue, l’art, la symbolique, etc.

Julian Cuvilliez donnant une conférence sur « la lyre dans l’espace et le temps» au Centre d’interprétation du patrimoine Coriosolis de Corseul en mai 2016 (photo Nicolas Breton).

De manière générale, il faut renverser l’approche de la lutherie, qui est une discipline récente, fondée sur des problématiques soumises aux effets de normes, de modes, de styles, et qui tend à uniformiser le geste de l’artisan comme son résultat, afin de concevoir des instruments produisant les mêmes sons et répondant aux mêmes normes. Comment enseignerions-nous la clarinette si aucune d’entre elles ne sonnait de la même manière ? Voilà une problématique actuelle qui n’avait certainement pas cours en des temps où la musique, dans une pratique utilitaire et souvent sacrée, n’avait pas pour but de refléter une unité et incarnait la multitude comme autant de langues, de parlers, de cultures, de spiritualité dont elle était le vecteur et le support. Ainsi, la lyre et, a fortiori, la musique, en qualité de support de parole, devait très certainement s’adapter aux parlers, tout comme en Bretagne, d’un terroir à l’autre, l’expression musicale a épousé les particularités linguistiques locales affectant la rythmique et la mélodie. Nous ne pouvons donc sûrement pas approcher la lyre comme le piano qui, du Japon jusqu’en Amérique latine, sera accordé de la même manière, mais, plutôt comme un instrument-outil soutenant la parole, la mémoire et pouvant présenter des variantes dans l’accordage et dans le style d’un peuple à un autre, voire d’un individu à un autre.
En résumé, nous avons multiplié les expériences ces dernières années avant de parvenir à un instrument compatible avec les moyens et les matériaux de l’âge du fer et qui a su nous satisfaire en termes d’accoustique. Nos travaux commencent à être reconnus et ont été notamment salués, lors de l’édition 2015 du Festival plin où nous avions été invités à présenter la lyre, par le président de la Communauté de communes du Kreiz Breizh (CCKB) Jean-Yves Philippe, qui a annoncé par la même occasion l’ouverture d’un atelier lyre au sein de l’École de musique, danse et théâtre du Kreiz Breizh (EMDTKB).

Musique Bretonne : Vous vous intéressez au chant de tradition orale de Bretagne. Le considérez-vous comme une piste de recherche ?
Julian Cuvilliez : Oui, le chant de tradition orale de Bretagne est bien évidemment une piste que nous suivons pour imaginer les pratiques musicales gauloises. Pourquoi ? Parce que ces pratiques étaient elles aussi de tradition orale. Je ne prétends pas qu’il y ait une continuité directe, mais la culture orale qui perdure aujourd’hui en Bretagne est quelque part l’héritière de ce qui a pu exister dans des temps plus anciens. Je pense notamment aux gwerzioù (dont certaines pièces sont communes avec le pays de Galles), récits transmis avec le soutien de la musique : il y a des points communs avec ce qu’on sait de la pratique des bardes… Cette piste ne me semble pas plus idiote qu’une autre en tout cas !
Au-delà des mécanismes de transmission, nous allons nous pencher sur les archives sonores telles que celles que détient Dastum, à la recherche d’archaïsmes qui, comme je l’expliquais plus tôt, pourraient donner des indications quant à des formes musicales très anciennes.
Nous allons aussi étudier les répertoires médiévaux, en lien avec les récits propagés par les lais et les mabinogion, mais, là encore, avec prudence, car ces répertoires, tels qu’ils nous sont majoritairement parvenus, sont issus d’une époque où le christianisme avait déjà notablement supplanté les pratiques païennes.

Musique Bretonne : Le projet Kan ar Gwriziou s’inscrit-il dans cette démarche de recherche du côté de la tradition orale ?
Julian Cuvilliez : Kan ar Gwriziou (Le chant des racines) est une initiative de l’atelier Skald qui a pris naissance lorsque Florence Le Louarn, directrice de l’école publique de Lanrivain, m’a parlé de l’ouverture d’une classe bilingue à la rentrée 2016. Dès lors, j’ai proposé à la CCKB un projet permettant aux enfants de découvrir la langue bretonne par le biais du chant et de l’instrument de leurs racines qu’est la lyre.
Nous sommes allés à la rencontre d’Anne Auffret, Marcel Guilloux et Serge Le Louarn afin de leur demander de devenir les parrains et marraine de ce projet, et c’est avec enthousiasme qu’ils ont répondu à l’appel. Nous avons ensemble choisi une œuvre de leurs répertoires respectifs et ils ont fait découvrir aux enfants les textes, leur signification ainsi que les mélodies, sans manquer de leur raconter quelques croustillantes anecdotes !

 

Le projet Kan ar Gwriziou au sein de la classe bilingue de l’école publique de Lanrivain au printemps 2016, avec notamment les interventions d’Anne Auffret et Marcel Guilloux (photos Nicolas Breton).

 

Le projet Kan ar Gwriziou – Marcel Guilloux (photos Nicolas Breton).

 

Je me souviens avec quelle émotion Marcel a expliqué aux enfants la joie qu’il éprouvait à connaître de son vivant le retour du breton dans cette école qui a été la sienne, lui qui y a vécu son interdiction.
Durant onze semaines, les enfants ont travaillé à s’approprier ces chansons et aussi à s’accompagner à la lyre. Ils ont eu ensuite la fierté d’aller présenter leur travail sur les ondes de France Bleu Breizh Izel où, en direct, ils ont pu chanter et jouer à la lyre les pièces qui leur avaient été transmises. Je dirais que ce projet s’inscrit, au-delà de la recherche du côté de la tradition orale, dans un travail ou plutôt un devoir de transmission.
M.B. : Votre ambition est-elle de développer la pratique de la lyre ?
J.C. : Bien sûr, notre démarche vise à redonner la vie à la lyre, en aucun cas à en détenir le monopole de la pratique ou de la connaissance ! Pour ce faire, j’ai créé une méthode d’apprentissage adaptée aux petits comme aux grands ainsi qu’un système de tablatures dédiées à la lyre.
L’atelier lyre, lancé à titre expérimental au sein de l’EMDTKB, a bien pris : cette année, j’ai eu douze élèves ; l’année prochaine, ils seront près de vingt. En outre, j’anime, pour la deuxième fois cette année, un stage au Festival plin, mais aussi aux Assemblées gallèses. Je donne des conférences, au Centre d’interprétation du patrimoine Coriosolis à Corseul, aux Bains de la Reine à Guémené-sur-Scorff, etc. C’est le début d’un engouement ! Il y a une vraie curiosité pour cet instrument lié à l’imaginaire breton, à l’identité du pays. L’approche scientifique que nous menons a, en outre, contribué à lui donner une crédibilité. Nous donnons aussi de nombreux concerts, proposons des expositions, des démonstrations dans des sites de valorisation du patrimoine. De plus, nous ouvrons régulièrement notre atelier, en lien avec des offices du tourisme, afin de sensibiliser tous les publics à cet instrument du fond des âges.
Après 2000 ans de silence, nous appelons les musiciens de la scène traditionnelle actuelle à s’emparer de la lyre et à faire que cet instrument – qui demeure à ce jour la plus ancienne trace de cordophone retrouvée sur le territoire breton – redevienne un instrument du présent.
Comme l’a suggéré Alan Stivell lors de l’émission de France Bleu Breizh Izel, ce tour de force qu’a été le retour de la harpe celtique a pu être possible en Bretagne, et la voie est aujourd’hui ouverte. Pourquoi ne pourrait-on pas faire la même chose avec la lyre ?

Propos recueillis par
Caroline Le Marquer
Contact : 02 96 24 74 73/
atelier.skald@yahoo.fr
www.atelier-skald.com

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Dastum Musique Bretonne Magazine Lyre gauloise Atelier Skald

 

Un trésor historique breton numérisé en 3D

Un trésor historique breton numérisé en 3D

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Un trésor d’histoire breton numérisé en 3D

10/03/2018
Audrey Lecorgne et Julian Cuvilliez travaillent sur cette stèle gauloise.

Audrey Lecorgne et Julian Cuvilliez travaillent sur cette stèle gauloise. | LAUREEN KERAVEC

 
Une stèle bretonne inestimable a été numérisée en 3D. Une technologie qui permet de révéler des secrets vieux de 2000 ans.

Audrey Lecorgne et Julian Cuvilliez sont des chercheurs un peu spéciaux. Leur spécialité? Ils sont archéo-luthiers et travaillent d’arrache-pied pour « recréer des instruments qui n’existent plus aujourd’hui. »

Dernièrement, l’excitation se faisait sentir dans leur labo : un expert venait modéliser en 3D la stèle gauloise du Barde à la lyre. Elle représente un joueur de lyre gauloise. Mais si, vous savez, l’instrument d’Assurancetourix…

Le Mick Jager de l’époque

Découverte dans les années 80 à Paule, dans les Côtes-d’Armor, cette stèle est vieille de plus de 2000 ans. La pièce est rarissime. Dans le milieu, elle est une véritable star: « Elle parcourt le monde. Elle n’avait pas été sur le territoire breton depuis 30 ans ! » s’exclame Audrey Lecorgne. « C’était très rare de représenter des musiciens, celui-ci devait être le Mick Jagger de l’époque » s’amuse Julian Cuvilliez.

La stèle avait déjà pu être reproduite auparavant, à l’aide de moules. Mais la technique a des inconvénients: « On pouvait au mieux en tirer une représentation à 70 % ». En passant par la 3D, on arrive à une « précision au dixième de millimètre près », détaille Gaël Borbouze, le numérisateur. Pendant près d’une heure, il a tiré le portrait de la stèle avec sa caméra. Le but : recréer sa texture, son poids, ses pigments…

Prouesse technique

Une reproduction qui servira en premier lieux aux chercheurs. Ils en apprendront plus sur le plus vieil instrument de Bretagne. Mais pas que: « Elle pourra aussi être diffusée dans les musées, qui intègrent de plus en plus des nouvelles technologies ». Une prouesse au service « de la science et du patrimoine des Bretons. »

Lyre d’Oberflacht

 

Fouillée pour la première fois en 1846, puis à plusieurs reprises jusqu’à l’exploitation complète du site en 1934, la nécropole d’Oberflacht, avec ses quelques 300 sépultures, a révélé ainsi toute une série de constructions et d’objets en bois dont le nombre et la variété n’ont pas encore été égalés. Parmi ces découvertes, deux lyres provenant des tombes les plus riches de la nécropole, instruments dont il ne reste aujourd’hui aucune trace suite à l’assaut d’un tank Russe qui durant la seconde guerre mondiale, détruisit l’aile du musée de Berlin qui conservait les précieux artéfacts.

Afin de restituer au mieux cet instrument, nous nous sommes basé sur les croquis et les relevés de l’archéologue qui à assuré le chantier de ces sépultures ainsi que sur une étude palynologique menée dans les tourbières environnent le Würtemberg afin d’inventorier, par la présence des pollens qu’ont révélé les carottages, les arbres présents sur le territoire à l’époque du VIème siècle.

 

Par la suite, nous avons reforgé une trousse d’outils basée sur des pièces (Gouges, Ciseaux, Wastringue, couteau, etc…) provenant de différents site archéologique contemporains à la Lyre découverte à Oberflacht.

Suivant avec rigueur le protocole d’Archéologie Expérimentale du P.R.I.A.E (exposé en conférence à l’Auditorium du Musée d’Archéologie Nationale de Saint Germain en Laye en 2015 à l’occasion de l’exposition -L’Austrasie, le royaume mérovingien oublié) nous avons procédé à une mise en condition tenant compte des matériaux, de l’outillage mais aussi des vêtements à disposition au VIIème siècle afin de rendre l’expérience la plus authentique en fonction des données à dispositions.

 

 

 

Conférence à l’Auditorium du Musée d’Archéologie Nationale introduite par son Directeur, Mr Hilaire Multon

Stèle Gauloise Lyre Gallic Lyre

THE GALLIC LYRE

Our work of restitution of the Gaulish lyre is organized around several points.

The Gallic bust of the bard to the lyre

Found in the Côtes d'Armor and dated to the 1st century BC, this sculpture in the roundbump figure a character likely belonging both to the aristocratic and priestly class and wearing the torque, a cap and an instrument. This sculpture made in the Méthahorblendythe is the most precise and the most remarkable representation of the Gallic lyre ever updated.

This will be followed by a detailed study led by Dr. Tinaïg de Clodoré Tissot and a first reconstitution that will pave the way.

In 2015, the Atelier Skald archaeologists and luthiers founded the PRIAE (Research and Interpretation Center in Experimental Archeology) bringing together several international researchers to further the study of this statuary and Gallic lyre, thanks in particular to advanced technologies such as 3D scanning (see article archeologia n ° 523- clickable). Conducted in collaboration with the Rennes Regional Archeology Department (35), this 3D scanning and photogrammetry mission will produce an unprecedented document whose precision will shed new light on this millenary heritage and on which appears the oldest instrument found. on the territory of Brittany. | below, a preview via 3D animation (low definition and without texture) .

 

Lyre Gauloise Numérisation stèle Julian Cuvilliez Audrey Lecorgne Archéo Luthiers

Audrey Lecorgne and Julian Cuvilliez, archaeo-Luthiers of the Atelier Skald working on the bust.

                                                  3D animation-try me!

 

 The representations

There are few representations of the instrument and often it is in the symbolism that we find it placed under the gaze of the artist, usually in an expressionist style leaving little track as to the real nature of the instrument, its proportions or even its characteristics. However, over the last few years, we have gathered a large body of information, especially on the Gaulish numismatics on which there are many Lyres that we have committed to inventorate and study.

Quotes

The Gallic peoples using little writing, it is no wonder that no mention of the lyre emitted by his own people had yet been discovered. However, several mentions confirm his practice in Greek and Latin texts.

Especially :

"There are lyrical poets among them, whom they call" bards ". These, with instruments
similar to lyres, evoke those whom they praise as well as those whom they mock.
"(Diodorus of Sicily, Historical Library, V, 31, 2)
V, 31, 2)

 

EXPERIMENTAL ARCHAEOLOGY

After identifying possible materials thanks in particular to Palynology. After forging the tools of artisanal wood practice in the iron age.

It is a question of getting in the condition in order to experiment. The different results of this work, depending on their relevance, guide our choices about the instruments we make. The continuing practice of this experimental work allows us to propose instruments as close as possible to the historical reality, benefiting from the latest fruits of the research.

 

BUT WHAT IS THE CONDITION OF THE BARD?

In all likelihood, like the Greek bard, the North skald or the African Grillo, the armorican Bard is deeply linked to the principle of preserving the memory of its people and its transmission.

Many ancient writers evoke his function, with sometimes a more than questionable bias and that it is a question of interpreting, but these narratives remain nevertheless precious testimonies, almost always placing the Bards alongside important characters, aristocrats, sometimes even Kings.

So far away from the romantic imagery that we have depicted some authors of the last century describing us good people going from here, from the, begging the gite and the canopy against some entertainments; well away from satirical and not less sympathetic Assurancetourix, valiant Ambassador of the lyre offered to us Gossiny and Uderzzo and thanks to whom all children, or almost, (young and old) know the lyre: the Bard seems to be of high lineage and the pomp of the worldly society of Celtic antiquity seem to be his daily. His charge is closely linked to the conservation of the popular, traditional and spiritual memory that he preserves and propagates through music and orality. We still do not know much about the status of the Bard, based mainly on our island cousins from Ireland and England in which the data seem to be in greater numbers, but archaeology enlightens us every day a little more about this fascinating people.

 

The Gallic lyre today?

In 2015, a first research cycle was hailed by the Brittany region, which therefore granted the official recognition of the instrument (voir article DASTUM) by ordering several copies of the Atelier Skald and by missioning Julian Cuvilliez to design a pedagogy in order to open the first experimental class in music school.

In 2017, after two years of teaching and in the face of an important demand, the Atelier Skald founded the lyre Academy which today offers weekly courses in several antennae in Brittany.

 

In 2017, Julian launches the Group ar Bard who will sign the return of the Gaulish lyre on the current stage (see FR3, the Parisian-clickable) a first album titled "AREMORICA, men of the Kings and gods" launched on FR3 is warmly welcomed by the public and will follow an international concert tour.

 

 

Cet instrument est une création originale de l’Atelier Skald inspirée de la Légende d’Ossian le barde.

Harp-Lyre Gaëlia

 Auffret Lyre Atelier SkaldL’année 2014 commence fort pour les deux luthiers qui viennent de signer la sortie d’un tout nouvel instrument proposant la rencontre de la Harpe et de la Lyre. Cette création inédite n’est pas passée inaperçu dans la presse nationale (Keltia Magazine, Ouest France national en quatrième de couverture). Réalisée en amarante, disposant d’un système électro-acoustique spécialement mis au point, cet instrument hors norme fut serti d’argent et de pierreries par l’atelier Grain de Dryade. Une présentation fut faite lors d’une soirée évènement précédée par une cérémonie onirique dirigée par le conteur Ozégan et qui consista à baptiser l’instrument. S’en suivit un concert/spectacle unique devant un public chaleureux et au son de la Harpe/Lyre jouée par sa Marraine Anne Auffret accompagnant le Parrain Patrik Ewen, et ses fameux Récits Barbares.

Patrik Ewen Lyre Atelier Skald

 

Lyre alemanique de trossingen VIème Siècle Atelier Skald

La Lyre Alamanique de Trossingen

Cet instrument fut retrouvée au sud de l’Allemagne dans une sépulture de guerrier datant de l’ère Mérovingienne (VIème Siècle). Le cordophone, remarquablement conservé grâce à des conditions hygrométriques exceptionnelles, dispose d’un corps monoxyle en érable recouvert de gravures et de références spirituelles. Réalisées au couteau avec des inclusions de pigment, ces gravures présentent plusieurs entrelacs sur les bras ainsi que deux groupes de guerrier se faisant face sur la table d’harmonie.

Très tôt dans son parcours, L’Atelier Skald étudia cet instrument réalisant plusieurs propositions de restitutions construites avec les outils de l’époque mérovingienne. Par delà ce travail consacré à la nature historique de l’instrument, l’Atelier Skald crée la collection Néo et met au point la première électro lyre de Trossingen qui rencontrera un franc succès auprès des groupes de Rock et de Métal.

Depuis 2016, l’expertise du couple de luthiers sur les instruments mérovingiens (notamment la Lyre de Trossingen, d’Oberflacht et et de Cologne) est sollicité en conférences et en expositions dans de nombreux musées : Musée d’Archéologie Nationale de St Germain en laye, Musée de St Dizier ou encore au musée de Constance où Julian et Audrey ont dernièrement présenté leurs travaux menés au sein du PRIAE à Barbara Theune-Grosskopf.

Barbara Theune Lyre Trossingen Alamanen Leire Constance Julian Cuvilliez Audrey Lecorgne

 

Lyre de Sutton Hoo

Tout commence en mai 1938, lorsque l’archéologue Basile Brown répond à l’appel de Edith May Pretty, qui affirme que se trouvent sur ses terres de nombreuses sépultures dont la présence lui auraient été révélée par de mystérieux rêves…

Basile Brown, après un rapide diagnostic identifie effectivement la présence de plusieurs tertres du Haut-Moyen âge, mais dont la plupart ont été saccagés par des pillards de tombes.

C’est en 1939 que Basile Brown s’intéresse de plus près au Tertre 1 que, Miss Pretty l’invitait pourtant avec insistance à explorer en priorité depuis le début des travaux.

Très vite, Basile se rend compte que non seulement le tertre demeure inviolé mais de plus, qu’il s’agit là d’une importante découverte.

Il s’agira d’une sépulture à bateau appartenant certainement à un haut personnage de la noblesse Saxonne, peut être même la tombe perdue du Roi Raedwald d’East Anglia mort en 624 et qui, selon les Chroniques Ecclésiastiques de Grande Bretagne écrites par Bède le Vénérable, fut l’un des sept souverains à avoir exercé l’Imperium sur les autres royaumes saxons et disposant du titre de Bretwalda ou « souverain de Bretagne ».

 

Basile Brown -Archéologue- 1939 -Tertre 1

Au cœur de ce landskip funéraire de 28 mètres de long furent mis au jour de nombreux objet prestigieux suggérant l’importance du personnage inhumé, parmi lesquels : un remarquable casque à facial serti d’or et de grenats et présentant des figurations païennes, plusieurs armes ainsi que de nombreux objets en or mais enfin et surtout, les restes d’une lyre en érable ornementée d’appliques en or fin représentant des volatiles, le tout, vraisemblablement entreposé dans un sac en peau de castor dont l’assaut du temps n’aura laissé que quelques poils.

Une étude comparative des représentations présentant la lyre sur le territoire de Grande Bretagne (entre autres dans le registre pictural et iconographique entre le VIIème et le IXème siècles) a permis de mettre en lumière certains éléments que la découverte de Sutton Hoo laissait dans l’ombre, notamment sur certains aspects techniques propres à la fabrication mais surtout, sur la place et la fonction de cet instrument dans la société saxonne ou encore, sur les techniques de jeu…

 

le Psautier de Cantorbery

Ci-contre, le Psautier de Cantorbery, dit Vespasien, conservé à la British Library de Londres. Sur cette remarquable enluminure datée entre 725 et 750, on peut voir le Roi David, entouré de musiciens et de danseurs ainsi que deux scribes qui semblent écrire la mélodie à mesure que le Roi joue de son instrument.

Cette Lyre, dont la forme rappelle en tout point l’instrument retrouvé à Sutton Hoo, est nommée dans les textes « Rotta Britania » ou parfois « Harpe Ronde ».

Placée entre les mains du Roi David, la lyre suggère un registre sacré. La main gauche semble pratiquer des accords par étouffement tandis que la main droite, grâce à un plectre tenu entre l’index et le pouce, opère visiblement un jeu de type gratté. (bien que rien ne nous interdise d’envisager également un jeu de type pincé semblable à la Harpe.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lyre Tivale

Cet instrument est l’une des premières création originale de l’Atelier Skald proposant une interprétation instrumentale de l’œuvre de Waterhouse -La Sirène-

– A Mermaid – John William Waterhouse, 1901

Lyre de Kravik Atelier SkaldLyre de Kravik

 

C’est au XIXème siècle que cet instrument sera découvert, non pas dans une sépulture royale ou de guerrier comme pour la plupart des autres lyres du Moyen Âge, mais suspendu dans une grange de Numedal en Norvège.

Daté du XIVème siècle, l’instrument semble avoir ainsi traversé les âges enpassant de main en main, et présente de nombreuses réparations et améliorations qu’il semble avoir subit avant d’avoir été vraisemblablement oublié là.

Les bras et le joug sont très ouvragés et présentent des ornementations d’une grande finesse réalisées au couteau.

Ne subsiste que le corps de l’instrument réalisé de façon monoxyle et en sapin.

Hélas, la table d’harmonie, les chevilles, le chevalet ou encore le cordier n’ont pas été retrouvés. L’instrument présente une perce sur le coté suggérant probablement l’emplacement d’une sangle afin de la porter en condition de jeu ou le transport.

 

Lyre de Kravik Lyre Viking viking instrument nordic lyre

Oops, il n’y a rien ici…

Psaltérion en écu puivert atelier skaldPsaltérion en écu de Puivert

Trois années de recherches, d’études et d’expérimentations touchent à leur fin et redonnent vie à la pierre du château de Puivert après 700 ans de silence…
Nous sommes fiers de vous présenter le Psaltérion en écu (XIVème siècle).

Cette remarquable représentation trônant sur un chapiteau à près de trois mètres de hauteur dans la salle des musiciens du château de Puivert fut longtemps considérée, de par sa rareté, comme étant une représentation symbolique. Après trois ans de travaux et de recherches, les Luthiers de l’Atelier Skald ont mi en lumière de par l’Europe, d’autres représentations de cet énigmatique instrument permettant ainsi de démontrer sa dimension réelle et instrumentale et d’autre part, de disposer de suffisamment d’informations entre les différents sujets afin de pouvoir proposer une reconstitution pertinente de ce psaltérion.

Ces travaux ont notamment permis aux deux luthiers de réaliser un mémoire adapté en un ouvrage retraçant leurs recherches et détaillant leurs résultats. Un ouvrage préfacé par Gisèle Clément -Docteur en musicologie, enseignant-chercheur à l’université Paul Valéry Montpellier III.

Lyre Franque de Cologne EN

Lyre de Cologne Atelier Skald

Datés du VIIème siècle, les restes de cet instrument furent découverts dans la chapelle de St Sévrin de Cologne.

L’étude xylologique a révélé que l’instrument été réalisé dans de l’érable. Doté de six perces dans le joug témoignant de l’emplacement de six chevilles dont l’écartement suggère la possibilité d’un jeu en pincé, mais aussi en gratté comme pour ses cousines retrouvées à Oberflacht et à Trossingen.

Hélas, les restes de l’instrument, à l’instar de la lyre d’Oberflacht, furent détruits lors des bombardements de Cologne au cours de la seconde guerre mondiale ne laissant aujourd’hui que quelques photos, croquis et bien-sûr le rapport archéologique.

Cet instrument incorpora un programme de reconstitution dirigé pas les archéo-luthiers de l’Atelier Skald. Sélectionnant et reconstituant un outillage lié à l’artisanat du bois retrouvés sur différents sites archéologiques contemporains de la période de la Lyre de Cologne, tels que la nécropole du Wurtunberg ou encore St Dizier, les luthiers de l’Atelier Skald mettent en application le protocole d’archéologie expérimentale afin de restituer l’instrument au plus près des matériaux, des conditions, des outils et des techniques à disposition à l’époque du VIIème siècle.

Les résultats de ces expérimentations seront présenté en conférence à l’auditorium du Musée d’Archéologie Nationale en 2017.

Lyre Franque de Cologne Atelier Skald Frankish Lyre Alamanen Leire Köln

 Mais quelle est la condition du Skald?

Le mot Skald, dont l’étymologie provient du proto-germain Skalli pouvant se traduir par « parole » ou « chant » servait à définir dans l’ensemble de la culture germanico-scandinave  la fonction de celui qui, un peu à la manière du barde ou de l’aède, chantait la louange des rois, les exploits guerriers ou encore la gloire des dieux dans d’épiques poèmes.

La fonction de celui qui fabriquait les instruments reste encore très hypothétique, beaucoup de zones d’ombre demeurent sur ce sujet pourtant d’importance puisqu’il touche à ce que tout homme de pouvoir convoite depuis l’aube des âges : le Média de masse! En effet, dès l’antiquité, les auteurs grecs et latins nous parlent du pouvoir qu’exercent les musiciens, immortalisant pour les siècles et les siècles dans de sublimes poèmes et chansons ceux pour qui ils chantent la louange ou qu’ils raillent dans leurs satires! On peut aisément imaginer que dans ces sociétés portant le principe de l’oralité en haute estime comme en témoigne le système de conservation et de transmission de la connaissance et de la mémoire de leur peuple, le chanteur, le musicien et même l’artiste au sens large du terme, occupent une place centrale, voire même sacrée.

 

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